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Sommaire et Editorial du numéro 2015-4 de Psychologie & Education

Bonjour,

Le numéro 2015-4 de Psychologie & Education est paru.
Il représente un outil précieux pour envisager comment répondre aux besoins des professionnels (de l’éducation) qui ont pour mission d’aider.
Lisez-le donc pour vous-mêmes, faites-le lire à vos collègues psychologues, enseignants…
Sept articles, présentés ci-dessous, le composent.
Pensez aussi à bientôt vous (ré) abonner et/ou votre RASED…
Vous pouvez aussi vous procurer ce numéro à la demande commande-publicationsafpen@afpen.fr

Vos suggestions d’article sont les bienvenues : partagez votre réflexion et votre pratique à l’école… A vos plumes !

Psychologie & Education 2015-4, décembre 2015 :

Quand le Soutien au Soutien humanise

Sommaire :
Maryse METRA – Développer l’empathie des élèves : les ateliers psycho-LÉVINE
Maria Teresa CASANOVA DE ARAUJO E SA –
Psychologie, Psychanalyse et Formation en Éducation : quand il s’agit de penser l’humain.
Jeanine LOSSER – De la portée du psychologique dans les ateliers de philosophie
Martine LACOUR – Le « Soutien au Soutien » : une expérience d’empathie groupale
Philippe BEUCLER – De l’infusion interne à la diffusion pluridirectionnelle…l’accompagnement de l’AGSAS
Gilbert JEANVION – Un concept du « langage intermédiaire » de Jacques Lévine : la coréflexion
Zouhaïr LAHLOU – L’Ecoute Tripolaire dans un examen psychologique
Livres et revues

Editorial :

L’AGSAS, Association des Groupes de Soutien Au Soutien, créée par Jacques Lévine (1923-2008) garde vivants les enseignements de ce psychologue et psychanalyste inspiré par Wallon, Lacan, Balint et bien d’autres. Elle poursuit son œuvre et sa pensée à travers des groupes de réflexion sur la condition humaine, des séminaires, formations et publications. Transposition de l’approche Balint considérant la maladie comme un langage entre médecin et patient, l’analyse de la difficulté scolaire peut être entendue dans un enjeu relationnel entre le maître et l’élève. Il est question dans des dispositifs groupaux de mobiliser la coréflexion basée sur une écoute tripolaire. Le sujet est considéré comme réagissant à un accident tout en préservant une partie saine de son psychisme pour rebondir et avancer. Voici ce que vont aborder les auteurs, tous membres de l’AGSAS, dans ce numéro spécial. L’AFPEN et son comité de lecture les en remercient vivement.

Pour lutter contre la « désappartenance », développer l’empathie, les ateliers « philo-Lévine » sont un des outils répondant aux besoins de l’école et de la société, contre la violence, pour le vivre ensemble. Maryse METRA, présidente de l’association, nous les présente dans son article. On y découvre comment les jeunes apprennent à « laisser entrer en eux la logique de l’autre », car l’empathie s’apprend. Au fil du temps, le groupe change ainsi que l’appartenance de chacun. Cette pratique s’appuie sur une formation assurée par l’AGSAS.

La formation des enseignants est ce que vient interroger Maria Teresa CASANOVA DE ARAUJO E SA, formatrice à l’Ecole Supérieure d’Education (Portugal). L’auteure s’appuie sur l’éclairage de la psychanalyse « soutenant éthique de la réflexion capable de reconnaître l’intériorité du sujet » et sur le comment établir « un dialogue entre Psychanalyse et Education » prenant en compte au-delà des contenus relatifs aux aspects développementaux liés à l’apprentissage, « la qualité et la nature de la rencontre humaine ». L’auteure souhaite développer chez les enseignants la capacité d’ « analyse réflexive », d’une « rencontre à trois, plus ou moins réussie : un enseignant, un apprenant, un savoir. » Les groupes Balint tendent à répondre au besoin d’un travail sur soi.

Soutenir les enseignants, leur permettre de changer de « posture », de « regard », voici ce que Jeanine LOSSER, psychologue de l’Education Nationale, aborde aussi dans la présentation de la mise en place d’ateliers philo, outils d’accès à la citoyenneté. Ils ont pour but l’ouverture d’ « un espace de subjectivation et d’humanisation au sein de l’école ». L’auteure s’appuie aussi sur l’écoute tripolaire, bien évoquée par cette phrase : « Au-delà de son antériorité blessée par les obstacles […], tout être porte en lui une dimension intacte sur laquelle s’appuyer pour construire sa marche en avant. »

On continuera de comprendre avec Martine LACOUR, docteure en psychologie, formatrice, l’importance de l’écoute tripolaire, « accueillir/comprendre/agir », qui définit la temporalité des groupes de soutien au soutien. Pour l’auteure, enseigner est « un métier du lien » et elle nous expose comment les groupes de soutien au soutien agissent psychiquement pour aider à penser et à soutenir une pratique professionnelle. Ce qui opère est le mécanisme d’identification projective, comme dans la relation mère-nourrisson ou psychanalyste-patient et par transposition professionnel-élève.

Philippe BEUCLER, psychologue de l’Education Nationale, psychothérapeute et formateur, illustre aussi à titre plus personnel ce qui s’opère : comment « du nous au je » puis « du je au nous », notre moi groupal agit comme un accompagnant interne mobilisable pour « affronter les autrement que prévus ». Il continue d’étayer la pensée et la pratique en-dehors des séances de coréflexion du groupe. L’écoute tripolaire – décidément incontournable dans l’héritage de Lévine – aide à résister aux automatismes institutionnels, à l’ « étiquetage catégoriel ». « L’infusion interne du travail de soutien vécu extérieurement rejaillit et diffuse dans [sa] pratique de tous les jours ».

L’article suivant écrit par Gilbert JEANVION, psychologue de l’Education Nationale, expose un autre concept clef de la pensée de Lévine : la coréflexion. Si proposer des entretiens, effectuer un bilan et en restituer les conclusions amènent le psychologue à se positionner comme un expert, la coréflexion se situe « aux antipodes » de cette approche classique. Elle consiste d’abord à abandonner la verticalité, pour traiter l’autre au même niveau tout en gardant sa place spécifique. Bienveillante, l’écoute est empathique, l’espace est « hors menace », le psychologue formule des hypothèses plus que des certitudes, suscite des associations, des questionnements, reformule.
Dans le dernier article, pour Zouhaïr LAHLOU, psychologue de l’Education, l’examen psychologique peut aussi être pensé selon l’héritage de Lévine. La prise en compte des trois dimensions de la personne, évoquées dans les articles précédents est un fondement de la pratique des groupes de soutien au soutien. L’auteur la transpose à un de ses exercices professionnels qui devient alors un véritable accompagnement.
Claude Allione dans son ouvrage La haine de la parole , écrivait : « Nous sommes devant un défi nouveau […] qui va bien au-delà de nos métiers dont nous désirons préserver l’humanisme qui jadis le fondait : l’exercice de la parole est-il encore fiable ? Que serait un humain dont la parole ne l’engagerait plus en tant que sujet ? »

Les articles de ce numéro répondent à leur manière à ces questions que nous nous posons.

Bonne lecture !

Le comité de lecture

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