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Psychologie & Éducation 2018-1, mars 2018….

Psychologie & Éducation 2018-1, mars 2018.

Chers adhérents,
Le premier numéro de Psychologie & Éducation pour l’année 2018 vient de paraître sous le titre Accueillir.
Vous pouvez prendre connaissance de l’éditorial et du sommaire. Et si vous n’êtes pas encore abonné, il est toujours temps de le faire :
https://www.afpen.fr/-La-Revue-Psychologie-Education,026-.html
Très bonne lecture !
Le comité

SOMMAIRE

Érick Jean-Daniel SINGAÏNY – Tout apprentissage est un métissage.
Nicole BORIE & Jocelyne HUGUET-MANOUKIAN – Les familles contemporaines, l’enfant et le symptôme. Grandir est une affaire de symptôme.
Mabrouk ALOUI, Abdelmajid NACEUR & Nada NAJJAR – Performances rédactionnelles en FLS et rapport à l’écrit (RÉ): qu’en est-il pour les adultes en reprise d’études?
Raphaël ALLALI – Premier épisode psychotique à l’adolescence : une approche complémentariste.
Témoignages & Pratiques
Nathalie VIRNOT – Une expérience de lecture individuelle à l’école maternelle.

Éditorial 2018-1

Accueillir est le mot qui pourrait caractériser ce premier numéro de Psychologie & Éducation de l’année 2018. C’est en effet une position d’accueil que le clinicien adopte lors de la rencontre. Il est présent, garant d’un entre-deux qu’il crée et ajuste pour que l’expérience ait bien lieu.
Accueillir requiert une posture active, qui inscrit le psychologue dans une action, un mouvement, pour tenir le cadre et maintenir les conditions de la relation. Accueillir requiert aussi une posture de réceptivité, plus passive. À l’heure des référentiels de compétence et de l’expertise dans l’univers professionnel de la relation humaine, il ne faut pas perdre de vue que le premier « outil » du psychologue, c’est lui-même.
Pour les auteurs de ce numéro, être en position d’accueillir :
C’est aménager la continuité dans la discontinuité, instaurer un climat de confiance et d’écoute pour partager la réalité que vit l’autre.
C’est accueillir les mots de l’enfant et accompagner la mise en forme de son symptôme, sans vouloir le rectifier absolument.
C’est être disponible, à l’écoute des besoins de ceux dont on a la charge, des étudiants par exemple.
C’est s’impliquer dans une démarche d’observation fine et rigoureuse, une attitude d’ouverture et de disponibilité, sans a priori, pour une compréhension juste de la pathologie.
C’est aussi poser un cadre contenant, mettre en œuvre un projet éducatif, pour accompagner les jeunes enfants dans une expérience originale de rencontre avec les livres.

Dans son article Tout apprentissage est un métissage, Érick Jean-Daniel Singaïny montre comment la rencontre en situation transculturelle est une métaphore de la construction de l’altérité. Comment saisir ce qui n’est pas soi, comment accéder à la réalité de l’autre ? L’auteur questionne d’abord l’éducation, « expérience qui ébranle l’être et le fait déporter hors de lui-même », dans sa dimension la plus souvent ignorée : l’éveil à ce qui est différent, irréductible. Il met en parallèle la nature de la relation éducative et l’expérience interculturelle avec son mouvement d’ouverture vers l’autre et de retour sur soi. À partir du cas d’un jeune mahorais en grande difficulté psychique, l’auteur rend compte de comment comprendre de « l’intérieur » l’altérité culturelle, ici en référence à Mayotte.
Il s’agit alors de créer les conditions pour être en résonnance et reconnaître la réalité de ce que vit l’autre, éprouver ses états mentaux, faire en sorte que ce que l’autre vit devienne un « événement » pour celui qui écoute.

Le texte de Nicole Borie et Jocelyne Huguet-Manoukian, Les familles contemporaines – Grandir est une affaire de symptôme, articule dans une belle perspective l’analyse de la structure familiale avec les nouveaux symptômes de l’enfant. Les auteures rappellent le rôle des systèmes de parenté, ensembles de règles, sociales, juridiques et symboliques, qui organisent l’alliance et la filiation. À un niveau métaphorique, ces systèmes proposent des fictions qui permettent au sujet de « garder la boussole de sa lignée », de construire le sens de sa présence au monde, de « pouvoir se supporter, et supporter l’autre ». La disjonction entre sexualité, filiation, et procréation opérée par la modernité a placé l’enfant au centre de la construction familiale. Les questions fondamentales, sur les origines, la différence des sexes et la mort, sont alors plus délicates à résoudre, et le symptôme de l’enfant, apparaît plus que jamais comme un compromis nécessaire au maintien de son intégrité psychique.
Les auteures concluent : « accueillir la dimension symptomatique de certains élèves évite de transformer l’école en un symptôme social qui tend à produire de l’échec et de la ségrégation ».

Nada Najjar présente une recherche universitaire : Performances rédactionnelles en français, langue seconde, et rapport à l’écrit. Qu’en est-il pour des adultes en reprise d’études ? Le but est d’évaluer un échantillon de sujets (étudiants en psychologie) soumis à une tâche de « rédaction » ; la rédaction étant définie comme une « pratique (d’écriture) intime et dynamique qui engage l’individu dans sa totalité ». Plus précisemment, il est question d’évaluer le poids et l’influence du rapport à l’écriture avec les performances rédactionnelles. L’auteure définit les deux valences du rapport à l’écrit choisies : l’écriture transcriptive, qui renvoie à une objectivation de la pensée, à « la transcription d’un déjà-là », et l’écriture constructive, qui mobilise une position réflexive de la part du rédacteur. Il s’avère que les sujets les plus expérimentés de l’échantillon, (étudiants en reprise d’étude) ont les meilleures performances et parmi eux, ceux qui utilisent l’écriture dite constructive. Pour l’auteure, la maîtrise de l’écriture, dans sa dimension constructive, apparaît comme une compétence transversale à développer dans les études universitaires, comme support de pensée et d’apprentissage.

L’article, Premier épisode psychotique à l’adolescence : une approche complémentariste est issu d’un travail universitaire mené par Raphaël Allali dans le cadre de son internat en psychiatrie. Il présente l’accueil et le suivi de S. 15 ans, lors de son hospitalisation. Après une présentation très intéressante du patient, l’auteur nous fait partager, dans une discussion psychopathologique, ses questionnements qu’il confronte aux modèles de la théorie systémique et de l’approche complémentariste de Devereux, et ensuite aux facteurs de risque environnementaux de la schizophrénie. Cet article tout à fait passionnant nous fait suivre pas à pas la construction du diagnostic. De la lecture des signes cliniques, au regard de la grille du DSM, à leur mise en réseau au regard de l’histoire du sujet et de sa famille, on suit la construction des hypothèses élaborées en appui sur d’autres approches théoriques.
Cette clinique « armée », et compréhensive, qui procède par étapes successives montre l’importance de l’interprétation dans la recherche du sens des symptômes du patient.

Pour terminer ce numéro, Nathalie Virnot présente, dans une nouvelle rubrique, « Témoignages et pratiques », Une expérience de lecture individuelle à l’école maternelle, à laquelle elle participe en tant que psychologue.
Un ensemble d’adultes, professionnels de l’école, intervenants extérieurs, parents volontaires, accueillent des enfants à raison d’une séance par mois dans une salle, avec des albums à disposition.
Le dispositif a une visée de familiarisation avec les livres et la langue écrite, mais pendant la séance, l’enfant n’est l’objet d’aucune intention pédagogique. L’expérience est gratuite, sans évaluation de sa compréhension. Deux aspects du dispositif sont à souligner. L’enfant est libre de ses choix et de ses mouvements, y compris libre de ne pas toucher aux livres, alors qu’il vit souvent sa journée de classe comme une succession de demandes auxquelles il doit se plier. Ensuite, il y a la présence particulière du groupe et ses interactions qui préserve chaque temps de lecture où l’adulte ne s’adresse qu’à l’enfant qui l’a demandé.

FICHES DE LECTURE
Le comité de lecture a lu et commenté ces ouvrages dans ce numéro 2018-1.

COLASSE, M., De SAINT HILAIRE, R., SARTINI, C. (2017). Le travail du psychologue à l’école – Entre pratique et théorie. Lyon. Champ Social.

DE MIJOLLA-MELLOR, S. (2017). Les arrogants. Malakoff, Dunod.

ROMANO, H. (2013). L’enfant face au traumatisme. Éditions Dunod Enfances.

VINAY, A. (sous la dir.). (2017). La famille aux différents âges de la vie. Approche clinique et développementale. Éditions Dunod, Collection Univers psy.

COUTERON, J-P., LASCAUX, M., STEHELIN, A. (2017). Adolescents et cannabis. Éditions Dunod, 2017.

DESPLECHIN, M. (1994). Et Dieu dans tout ça ? Éditions L’école des loisirs, collection Neuf

GANDOLFI, L. (2017). Dieux de l’Olympe et enfants d’aujourd’hui. Paris, Édition Tom Pouce.

SCHWAB, S., ROSEAU, C., CLEO-ROUBAUD, A. (2017). Rêves et photographies. Une temporalité fragmentée. EME Éditions.

ROMANO, H. et IZARD, E. (Sous la dir. de). (2016). Danger en protection de l’enfance, dénis et instrumentalisations perverses. Paris, éditions Dunod.

VILLARD, M. (2017). Entre Méduse et Narcisse, Regard, psychose, institution. Édilivre.

Revue de Psychoéducation, numéro spécial 50e anniversaire (2014), Université de Montréal, Québec.

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