EDITO Février 2024

Au-delà de la reconnaissance, réclamons justice pour les psyEN !

La France entière vient de rendre hommage à Robert Badinter, à son humanisme, à l’être des lumières qu’il fut. Son engagement fut total pour la justice, le droit et pour la défense de toutes les oppressions contre les minorités.
Voici une figure qui nous inspire. Comment ne pas y voir un modèle éclairant dans les temps sombres que nous traversons. Si le contexte international nous jette dans un tourbillon d’impuissance et d’angoisse, cela ne doit pas pour autant nous pétrifier et minimiser les combats professionnels que nous devons avoir ici en France. Bien au contraire.
La promotion de la place de la psychologie à l’école, but premier de l’AFPEN, passe par la reconnaissance des missions que nous avons, par le respect et la considération des professionnels que nous sommes.
L’AFPEN fut l’une des premières organisations à réagir aux propos de Gabriel ATTAL qui, par deux fois, cite uniquement les infirmières scolaires pour évoquer la prise en charge de la souffrance psychique à l’école et évoque, pour elles, une hausse de leur recrutement et de leur rémunération. Comme on dit à Nice, « ça m’a fait monter la bouffaïsse », car pas un mot pour les psyEN.
La profession est en colère ! Le vase est plein, comme on dit vulgairement. La profession se sent méprisée. Elle réclame justice.
Justice pour une reconnaissance de son travail,
Justice pour de meilleures conditions de travail permettant un accompagnement de qualité des enfants, des familles et des adultes que les psyEN rencontrent quotidiennement,
Justice pour une meilleure rémunération et avancement de carrière équitable pour l’ensemble des psychologues EN quel que soit leur corps d’origine ou leur spécialité,
Justice pour qu’une nouvelle organisation fonctionnelle des psyEN les considère enfin autant que les autres professionnels intervenant dans l’École, en les reconnaissant comme Les professionnels de la dimension psychique à l’école, en rendant visible leurs actions et en prenant en compte leurs besoins.
Cette demande de justice est au service des enfants et notamment des plus fragiles d’entre eux. Avoir des psychologues davantage considérés et plus nombreux ne pourra que renforcer leurs missions auprès de toutes celles et ceux qu’ils rencontrent et pour lesquels souvent ils ou elles sont la première personne qui les écoute. Accueillir toute souffrance psychique est au cœur de la profession.Soutenez l’AFPEN dans ses plaidoiries pour faire entendre la voix des psyEN à l’intérieur des cabinets ministériels et des services académiques.
Adhérez ou réadhérez maintenant. Faites entendre votre mécontentement par votre adhésion. Plus nous serons nombreux, plus nous serons audibles pour dire à quel point les psychologues œuvrent quotidiennement face aux désarrois des enfants malmenés par la vie.
Robert Badinter écrivait dans son livre L’abolition (le livre de poche) : « je voulais lui rendre cette part d’humanité souffrante que le criminel même le plus endurci porte en lui. Tout homme est d’abord l’enfant qu’il fut. » Puissions-nous modestement penser que notre présence auprès des enfants, aujourd’hui en souffrance, contribue à éviter de nourrir des ressentis et permetta ainsi aux futurs hommes et femmes en devenir de savourer davantage la part d’humanité qui leur aura été si justement reconnue.

Laurent Chazelas

Président de l’AFPEN

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